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Apéro virtuel

« L’angoisse de la pandémie a amplifié la consommation de vin en Europe ». C’est ce que titrait fin mai dernier, un article du site d’informations en ligne TheConversation.fr. Alors que de nombreux médias clament que la consommation de vin en France a baissé durant le premier confinement, d’autres affirment qu’au contraire, les Français, en mal de socialisation auraient augmenté leurs occasions de boire. Alors augmentation ou baisse ? Ce qui est sûr c’est que nos pratiques changent. La façon de consommer du vin évolue et ouvre de nouvelles perspectives à ce secteur fragilisé par la crise.

1. LA PRATIQUE DES APEROS VIRTUELS.

« On laisse pas sa bouteille dans un coin ! »

Restaurants, bistrots, cafés, bars, terrasses… S’il y a bien des choses dont les français ont du mal à se passer c’est se réunir, sans forcément de raison, pour partager un repas ou un verre à l’extérieur. Au-delà d’y boire et d’y manger, ces lieux de vivre-ensemble sont avant tout des lieux de partage et de convivialité. Contrairement à la bise, vieille tradition qui ne survivra peut être pas à la crise sanitaire, pas question de sacrifier l’apéro ! 

En cette période de confinement, les français n’ont pas manqué de créativité ni de volonté pour maintenir le lien social : quelques toasts à grignoter et une bouteille de vin… Ni une ni deux c’est parti pour un apéro virtuel. 

Cette pratique, peu commune avant le confinement a aujourd’hui littéralement bousculé notre façon de consommer. Non seulement dans la pratique en elle-même : face à son écran, seul ou accompagné, en pyjama ou apprêté, on casse les codes de l’apéro classique. Peu importe la mise en scène, l’important est l’interlocuteur en face. L’apéro virtuel se traduit comme le moment de la journée, où l’on s’autorise à « sortir de chez soi », de sa routine, de son salon et retrouver un semblant de vie sociale. 

Mais alors pourquoi le vin est-il au centre des apéros virtuels ?

Plusieurs raisons : les affinionados de vin ont probablement tous une bouteille de vin à la maison, qui attend d’être sortie, pour une occasion… ou pas. De plus, le vin est depuis toujours une boisson sociale, vecteur de culture, qui se boit à plusieurs, qui réunit autour d’une table et plus si affinité.

Le vin rassemble et met tout le monde d’accord, lorsqu’on est invité, on emmène une bouteille de vin… Un cadeau à offrir pour un anniversaire : une bouteille de vin est toujours la bienvenue. 

Grâce à l’envoi et la réception de colis : il est de plus en plus commun de faire parvenir, par la poste, à un être cher, une bouteille accompagnée d’un ballon et d’une carte : « Alors, on se la boit quand ? », une pratique vraiment sympathique qui permet de rappeler à l’autre qu’on pense à lui.

Même à distance, le vin rapproche et permet d’interagir. C’est une des caractéristiques du vin qui ne se perd pas et se renforce même lors des périodes difficiles telles que nous vivons actuellement. Finalement, toutes les occasions sont bonnes pour organiser sur le pouce, ces rencontres à distance qui rendent le quotidien un peu plus facile à supporter et les soirées d’hiver moins monotones.

2. QU’EN EST-IL DE LA DÉGUSTATION ?

Un plaisir partagé qui se transforme en plaisir individuel 

La dégustation de vin est une pratique que nous avons toujours connu. Dans des caves, directement aux domaines, chez le producteur. En confinement, pas le choix, on réinvente aussi la notion de dégustation ! On l’a évoqué, devant son écran avec ses amis mais aussi grâce aux dégustations virtuelles organisées par certains cavistes, ou encore par le biais de box. Notez-y de nombreux avantages : depuis son canapé, pas besoin de prendre le volant, ni de recracher ! Il existe même des soirées dégustations de vin en ligne pour les célibataires. Cela permet évidemment de continuer de déguster même en ces temps sombres et d’apporter un peu de gaieté à son quotidien.

Mensuelle ou occasionnelle, la box permet de se faire plaisir et de découvrir de nouveaux arômes. Les box ont un succès fou : calendrier de l’avant, box mensuelles (une bouteille à découvrir par mois, des échantillons de vin à tester…), les amateurs de vin ne manquent pas de créativité pour nous y faire goûter sous toutes les formes, et ça marche ! Une idée cadeau qui séduit de plus en plus de français, débutants comme experts. L’avantage est que, de nombreuses marques proposent un choix personnalisé de vin grâce à un questionnaire rempli au préalable afin de connaître à minima, les goûts des clients.

Ces événements digitalisés ou initiatives créatives permettent aux plus petits vignerons producteurs de continuer à communiquer sur leurs vins et à les vendre. Surtout, cela permet la mise en avant de vignerons parfois peu connus et qui produisent pourtant un vin de grande qualité. Un soutien qu’on ne refuse pas.

3. VENTES EN LIGNE : NOUVELLES FAÇONS D’ACHETER LE VIN

Boom de ventes en ligne ?

Nous parlions de box et de dégustation virtuelle, mais quand est-il des ventes en ligne ? Drive, click and collect, commandes en ligne… depuis le confinement, les français commandent de plus en plus sur Internet. En janvier 2020, le quotidien national Les Echos sortait un article intitulé « Une bouteille de vin sur dix est vendue sur Internet », un chiffre mis en lumière par FranceAgrimer lors d’une étude.

Presque un an après ce constat, nous pouvons imaginer que ce chiffre a bondi. L’argument principal des acheteurs était alors, le prix. En quête de promotions ou de prix avantageux. Mais l’achat de vin en ligne s’explique aussi par la volonté des consommateurs de s’informer. « 40 % des Millennials ont au moins une application dédiée au vin sur leur smartphone ou sur leur tablette, contre 23 % pour les plus de 40 ans », remarque FranceAgrimer. Les sites ont effectivement su trouver leurs avantages en déployant plusieurs stratégies pour informer les consommateurs, des « chatbox », des notations des vins par des oenologues, des vidéos de vignerons et surtout la publication des avis des internautes. Bien que le coût de la livraison restait l’un des freins majeurs pour passer à l’acte d’achat, la crise sanitaire a obligé certains producteurs à prendre conscience qu’acheter en ligne est parfois la seule solution pour continuer à vendre. D’où l’intervention récente du gouvernement dans une aide à la digitalisation des petits commerces démunis de site internet ou de solution de digitalisation.

Avec l’arrivée des fêtes, verrons-nous décoller le nombre de cartons de vin arriver dans les boîtes aux lettres ou les voitures s’arrêter chercher leur commande passée grâce au Click and Collect ?

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Le 24 novembre 2020