Le contenu

D’année en année, des profils d’amateurs de vin ont émergé. Le résultat de l’évolution de nos générations ? Internet a son rôle à jouer. Le consommateur cherche à donner son avis, à être renseigné et vite. Avec la multitude de contenu disponible sur Internet, que choisir ? Où se documenter et comment ? On fait le point.

Acheter du vin aujourd’hui n’est plus la même chose qu’il y a quelques années. On se déplace moins souvent chez un vigneron pour avoir des renseignements. Aujourd’hui cette étape arrive en dernier recours dans le processus de réflexion de l’acheteur. Aujourd’hui la première étape pour trouver le vin qu’il nous faut c’est de faire des recherches sur celui-ci.

Pourtant, une chose est sûre, l’achat de vin est toujours lié au plaisir bien qu’il n’y ait pas toujours d’occasion pour le déguster. Dans l’étude réalisée par SoWine/ Dynata en 2019, trois catégories de consommateurs peuvent être identifiés « les néophytes, les amateurs, les connaisseurs ». En 2021, on a remarqué que les Français de moins de 35 ont développé un grand intérêt pour le vin. Le cercle des Français qui se considèrent comme connaisseurs reste limité à 5%. Quant à la part des néophytes et des amateurs, elle s’équilibre. On voit par exemple que la part des néophytes passe juste en dessous des 50% et la part des amateurs progresse et s’élève à 46%. En 2020, un Français sur deux se déclare « amateur éclairé » grâce à un niveau de connaissance plus pointu.

Comment cette diversité de profils est-elle née ?

Le digital. Ce mot se suffit à lui-même et veut tout dire. Il faut l’avouer, le digital permet de connecter tout type de personnes en un rien de temps. Et cette connexion entre consommateurs et producteurs permet de délivrer avec transparence l’information recherchée. Aujourd’hui trouver son vin en quelques clics, est un jeu d’enfant. Lorsqu’on est novice dans un domaine, d’autant plus dans le milieu du vin, on ne sait pas toujours comment choisir le produit. Certains amateurs ne sont cependant pas convaincus par l’achat de vin en ligne, par peur de ne pas pouvoir tester le vin avant de l’acheter.  Certains sites, ont trouvé la solution en proposant à leurs clients, la possibilité de goûter le vin avant de l’acheter. C’est le cas par exemple pour le site aucomptoirdesvin.fr. Les clients peuvent commander un échantillon de vin qu’ils auront choisi pour 3,95 €. 

Maintenant, on dit bonjour aux applications, blogs, vidéos, podcasts, sites spécialisés, sans oublier les influenceurs qui apportent une touche d’humanité. Tout va plus vite avec Internet. Le papier est détrôné par l’image et le son qui retiennent l’attention du consommateur. Tous ces petits éléments, qui rythment à présent notre quotidien, permettent une meilleure connaissance du vin. En effet, un Français sur deux se déclare amateur éclairé. Ainsi, Internet, les professionnels ou l’entourage, constituent des moyens de s’informer pour le consommateur. Une meilleure connaissance va de pair avec l’augmentation du commerce de vin sur la toile. Et oui, quand on est bien renseigné, on achète. Selon les Echos, en dix ans seulement l’achat de vin sur Internet est passé de 10% à 46%. 

L’amateur de vin ou le « wine lover », en quête d’apprentissage

Grâce aux réseaux sociaux et aux influenceurs, les amateurs et néophytes ont accès à des connaissances équivalentes, aux plus grands experts du vin. D’après le baromètre de Sowine/dynata 2021, on a pu constater qu’avec le confinement, les pratiques de consommation et le désir d’apprendre des acheteurs ont évolué. Les consommateurs ont recours aux sites web (38%), aux réseaux sociaux (37%), et sont à la recherche de conseils donnés par un influenceur. Par ailleurs, 28% des Français suivent des influenceurs axés les vins et les spiritueux. Quant aux réseaux sociaux, ils ont un pouvoir incommensurable. En effet, selon une étude réalisée par le média Tout le vin en 2020, 15% des Français sur les réseaux suivent des pages dédiées au vin, 36% des grands acheteurs de vin, autrement dit ceux qui en achètent au moins une fois par semaine ont acheté du vin recommandé sur les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux, une carte de visite pour les vignerons

Pour les vignerons, les réseaux sociaux sont aussi une porte d’entrée pour attirer de nouvelles cibles. Les vignerons s’adaptent de plus en plus aux nouvelles générations et créent des pages Instagram, Facebook, mais aussi Youtube. Ces outils permettent aux viticulteurs d’humaniser les cuvées, de se rapprocher du milieu viticole, de créer une communauté et donc de développer sa notoriété. Les internautes ont tous les renseignements à disposition, quand ils le souhaitent.

Par exemple, en 2019, les vignerons de l’Yonne étaient 66% à avoir au moins un compte sur un réseau social, selon le baromètre des exploitations viticoles réalisé par Vitisphère et Datagri. Instagram est également un réseau qui fonctionne bien pour les vignerons. Il a une approche divertissante et permet aux internautes de mieux saisir les enjeux du monde viticole. En tant que novice, on en apprend davantage sur le métier de vigneron, les étapes de la vinification, les travaux de la vigne, les vendanges ; du côté du vigneron cela donne un gage de transparence quant à l’élaboration du produit. Instagram est aussi le réseau social qui apporte une touche d’esthétisme, sans pour autant tromper la réalité. 

Avec l’avènement des réseaux sociaux, on démystifie le vin. Un produit noble qui  a une connotation élitiste et qui aujourd’hui, peut s’apprendre facilement grâce à Internet. La vente en ligne, les réseaux sociaux, les influenceurs jouent un rôle clé dans la décision d’achat d’un consommateur.

Comment les blogs, applications et sites spécialisés ont-ils modifié le comportement des consommateurs ? 

L’achat de vin en ligne est aujourd’hui une étape novatrice et qui tend à devenir une habitude pour les consommateurs. Il existe de nombreux sites spécialisés qui donnent les clés pour choisir un vin en fonction des goûts du consommateur. Parmi les plus connus, Idealwine, Vinatis, Millésima, Twil ou Les Grappes. Avec le confinement, les habitudes de consommation des consommateurs ont changé. En 2020, les Français ont acheté pour 600 millions d’euro de bouteilles sur Internet contre 500 millions en 2019, d’après le cabinet d’analyse économique XERFI. Le fait d’avoir accès à un large panel de choix de cuvées, permet aux consommateurs de voyager à travers le vin. Les vins qui ont eu le plus de succès sont d’origine italienne et espagnole, des vins biologiques. Les consommateurs cherchent avant tout à acheter du vin sans occasion particulière et à être renseigné vite. Avec l’essor du télétravail, les gens sont connectés toute la journée. C’est une conséquence qui explique pourquoi les Français ont recourt à des sites spécialisés pour acheter du vin. 

En plus des sites spécialisés, il existe aussi des applications, comme Vivino qui  permet de connaître les appréciations et d’autres notes attribuées à des cuvées. Il est possible de trouver des détails sur la provenance des cuvées, on peut comparer un flacon avec d’autres. Vivino connaît une ascension fulgurante, plus de cinquante millions de personnes l’ont déjà téléchargé.

Autre phénomène intéressant, en 2020, la consommation de Bag-In-Box (ou BIB) de vin a nettement augmenté. Cette fois, on parle de vente en supermarché. Le Bag-In-Box ressemble au cubi. Près de 1/4 des ménages français ont déjà consommé un BIB en 2020. Avec le confinement (toujours et encore), les apéros à domicile sont devenus très tendance et de ce fait, ce petit emballage s’est imposé comme l’ami incontournable des soirées organisées. C’est un bon rapport qualité / prix qui plaît énormément aux 18-24 ans. D’ailleurs, ce sont les vins blancs qui ont le plus de succès en 2021. À savoir que les Bag-In-Box représentent 44% de part de marché en volume, une hausse de 10% par rapport à 2020. 

Un style de consommation qui fait son grand retour, il s’agit du vin canette qui a un succès phénoménal à travers le monde. Cette manière de boire est assez controversée. La question de l’écologie est non seulement mise en avant, mais aussi la méthode de conservation, qui n’est pas adaptée à tous les cépages ou toutes les vinifications. C’est aux États-Unis que les cannes Wine connaissent un énorme succès.  En effet, l’offre de vin en cannette à triplé depuis 2018, selon le Figaro vin dans son article Le grand retour du vin en cannette publié en avril 2021. Qu’en est-il de la France ? Selon une étude menée par Ball Corporation,  publiée en été en 2021, un tiers des Français ont déjà consommé du vin en cannette où sont prêts à l’essayer. On constate que ce sont davantage les jeunes de la génération Z et les millénials qui sont attirés par cette envie de consommer du vin en cannette selon l’article de 20 minutes.

Il faut garder en tête que les achats en ligne ont permis un véritable tremplin pour les marques. En ce qui concerne les achats de vin, la part d’acheteurs en ligne était de 31% en 2019 et est passée à 46% en 2020, d’après les chiffres de l’étude de Sowine/ Dynata. Par ailleurs, 69% des acheteurs n’ont pas peur de dépasser leur budget, sachant que le budget moyen d’une bouteille de vin pour un amateur  est de 10 euro. 

Comme les déplacements chez des particuliers sont devenus plus rares, le lien avec les vignerons ne passe plus que par Internet pour de nombreux domaines viticoles. Ce qui pose, par conséquent de nombreux questionnements quant à la dégustation. Lorsqu’on déguste un vin, nous avons un ressenti qui n’appartient qu’à nous. L’avis d’une communauté sur Internet est-il proche du notre, ou bien au contraire, est-il sont strict opposé ?

Sources :

Partagez cette article :

Le 20 décembre 2021